LES SAINTES
Les îles des Saintes (en créole : Lésent ) sont un archipel d’îlots volcaniques des Antilles françaises dans la mer des Caraïbes.
Ces îles tropicales se situent au sud de la Guadeloupe continentale, à l’ouest de Marie-Galante et au nord de la Dominique, au cœur de l’arc interne des Petites Antilles. Parmi ces neuf îlots, deux seulement, Terre-de-Haut et Terre-de-Bas, sont peuplés principalement de descendants de colons venus de l’ouest de la France.
Leurs 2 8621 habitants prennent le gentilé de « Saintois ». Ce petit archipel fut découvert par Christophe Colomb le 4 novembre 1493, qui le baptisa « los Santos ». Ce n’est que le 18 octobre 1648, que ce «Gibraltar des Antilles» devient une possession française, et fera l’objet dès lors de nombreuses batailles de colonisation entre les deux principales puissances navales de l’époque que sont la France et l’Angleterre. La plus célèbre eut lieu le 12 avril 1782, vers la fin de la guerre d’indépendance des États-Unis et entre dans l’histoire sous le nom de « bataille des Saintes »2.
Les vestiges de ce passé militaire sont encore visibles et font partie du patrimoine culturel de l’archipel.
Aujourd’hui, les Saintes forment une dépendance administrative du département d’outre-mer de la Guadeloupe et sont définitivement intégrées à la République française, en tant que communes. Elles participent activement à la politique de ce département et votent à l’ensemble des scrutins nationaux.
De par sa localisation dans l’archipel des Îles du vent, ce territoire bénéficie d’un climat tropical tempéré par les alizés et connaît une biocénose typique de la région, dont certaines espèces endémiques à ces îlots sont protégées.
La population dont l’économie est fortement orientée vers la mer a développé une culture riche de par ses origines européennes et créoles qui s’intègre aisément dans l’identité franco-caribéenne. Longtemps isolées3, les îles des Saintes se sont ouvertes sur le monde et sont devenues un lieu touristique d’envergure aux Antilles.
Le climat
Le climat de ces îles est tropical, tempéré par les alizés. Malgré son emplacement entre la Guadeloupe continentale et la Dominique, le climat de l’archipel des Saintes est différent de ses voisines et est plus chaud et sec.
Il a tendance à se rapprocher du climat de la plupart des petites îles aux sommets peu élevés des Petites Antilles (Saint-Barthélemy, la Désirade, Saint-Martin…).
Terre-de-Bas, l’île occidentale de l’archipel, est plus arrosée que Terre-de-Haut, l’île orientale qui demeure très ventilée. L’archipel bénéficie de plus de 300 jours de soleil par an, la pluviométrie peut atteindre 900 millimètres annuels mais varie fortement. La saison des pluies ou hivernage s’étale de mai à novembre qui est aussi la saison chaude.
La saison sèche, de décembre à avril, est appelée le carême. L’humidité, cependant, n’est pas très élevée à cause des vents.
La température moyenne est de 25 °C (77 °F) avec des températures de jour montant à 34 °C (93 °F).
La température moyenne en janvier est 28 °C (82 °F) tandis qu’en juillet elle est de 31 °C (88 °F). La température la plus basse de nuit peut être de 16 °C (61 °F).
Les eaux de la mer des Caraïbes maintiennent généralement une température d’environ 27 °C (81 °F).
L’archipel est fréquemment sous la menace de tempêtes cycloniques comme l’ensemble des îles antillaises.
La faune:
La faune terrestre est caractérisée par la présence de nombreux iguanes terrestres.
Sur ce petit territoire cohabitent l’espèce endémique des Antilles, Iguana delicatissima (symbole héraldique de la commune de Terre-de-Haut), et l’iguane vert d’Amérique du Sud Iguana iguana, dont la première est menacée par l’apparition d’un hybride issu de la reproduction entre les deux espèces.
D’autres reptiles cohabitent avec ces sauriens préhistoriques, les couleuvres endémiques de Guadeloupe (Alsophis antillensis), les couresses des Saintes (alsophis sanctonum) et de nombreuses variétés endémiques d’anolis. À travers les mornes, on peut découvrir des agoutis (Dasyprocta noblei), rongeurs d’Amérique du sud et du bassin caribéen, des cabris qui peuplent les bois et bords de plage et, bien dissimulés, quelques espèces de phasmes (mantes religieuses ou cheval de bois).
Les oiseaux sont les espèces les plus récurrentes des Antilles en matière de :
Passereaux ;
Sucriers (Coereba flaveola) ;
Colibris ;
Pierres-noires ;
Manniques (mannik en créole).
Des échassiers paressant dans les étangs salés (aigrettes neigeuses Egretta thula, hérons vert et garde-bœuf Bubulcus ibis, bihoreaux violacés Nycticorax violaceus, crabiers, etc.) et cohabitant avec les tortues d’eaux douces, les poules d’eaux (Gallinula chloropus), les crabes de terre (Cardisoma guanhumi), les crabes touloulous (Gecarcinus lateralis), les crabes violonistes et bien d’autres espèces de crabes. Le faucon crécerelle (Falco tinnunculus) est facilement visible et audible lors des randonnées dans la forêt sèche, tout comme la tourterelle à queue carrée (Zenaida aurita), espèce endémique protégée de ce chapelet d’île.
La faune nocturne bat la mesure de sa symphonie. À la tombée de la nuit, c’est le balet des grenouilles, pas moins négligeable de par la rareté des espèces, (Eleutherodactylus barlegnei, Eleutherodactylus pinchoni, Hylole de Johnstone, Eleutherodactylus jonhsonei) vite perturbé par le menuet que jouent les criquets.
Les chauves-souris ou guimbos (Ardops nichollsi) attendent que l’on ferme l’œil pour quitter leurs grottes ou feuillages pour venir se nourrir de papayes, sapotilles ou d’autres fruits et baies.
Histoire:
C’est lors de sa deuxième expédition pour l’Amérique, que Christophe Colomb découvre le petit archipel, le 4 novembre 1493, qu’il baptise « Los Santos », en référence à la fête de la Toussaint qui venait d’être célébrée.
Tout comme ses voisines, ces îles dépourvues de métaux précieux sont rapidement délaissées par les Espagnols qui favorisent les Grandes Antilles et le continent sud-américain, vers 1523.
Les Saintes, par leur situation au cœur de l’arc des petites Antilles, ont tout d’abord été fréquentées par des tribus indiennes venues du bassin caribéens et d’Amérique centrale. Caaroucaëra (nom arawak des îles Saintes), bien qu’inhabitée, en l’absence de source d’eau, fut l’objet de visites régulières des peuples Arawaks puis Caraïbes vivant sur la Guadeloupe et la Dominique voisine vers le IXe siècle.
Ils y venaient pratiquer la chasse et la pêche. Les vestiges archéologiques des haches de guerre et de poteries déterrées sur le site de l’Anse Rodrigue et entreposées au musée du fort Napoléon témoignent du passage de ces populations.